• 24 et la torture: vaste polémique...

     

    En effet la série montre de façon récurrente des scènes de torture physiques et morales. Mais la polémique a commencé en 2007 avec une série d’articles accusant ouvertement 24 de justifier et d’encourager la torture. Le plus connu est l’article du New Yorker "Whatever it takes" . On y apprend que des officiers de l’armée américaine se sont rendus sur le plateau de 24 pour se plaindre que les méthodes musclées de Jack Bauer influençaient leurs soldats.

     

    D’autre part une association de contrôle parental sur les programmes TV compta 67 scènes de torture dans les 5 1° saisons, soit une toutes les 2 heures...et lança une campagne contre la série.

    En fait, dans la saison 1 Jack Bauer menace de torturer mais ne le fait pas. Dans la saison 2, qui commence d’ailleurs par une scène de torture, il met en scène l’exécution du fils d’un terroriste pour le faire parler (E12) et se fait lui même torturer (E19), mais la saison 4, elle, offre un véritable festival : outre les terroristes, un agent de la CTU, le fils d’un ministre, un ado, le mari de la copine de Jack sont torturés mais s’avèrent soupçonner à tort.

    Saison 4: Jack torture tranquillou le mari de sa petite amie

     

    En fait ce n’est pas la représentation de la torture en soi qui pose problème, elle a été utilisée dans de nombreux films noirs ou d’espionnage, mais ce sont toujours des méchants qui l’utilisent et toujours à des fins mauvaises. Or, dans 24, c’est le héros qui torture (et une agence gouvernementale) et pour une bonne cause : sauver des innocents, grande nouveauté ! Comme le dit le doyen de West Point « le plus dérangeant c’est que même si Jack Bauer n’aime pas torturer, c’est toujours la chose la plus patriotique à faire »

     

    De part son format en temps réel, le principal ressort dramatique de la série est le « ticking time bomb » la bombe prête à exploser. L’idée (utilisée la 1° fois par le romancier français J. Larteguy) est simple et narrativement très efficace : vous arrêtez un terroriste qui a posé une bombe qui va exploser dans un laps de temps très court, il refuse de dire où, la vie de centaines d’innocents est en jeu, que faites vous ?

    Dans 24, 2 solutions : offrir l’immunité et de l’argent au terroriste ou le torturer. Le plus souvent c’est Jack qui s’en charge, le terroriste avoue et les vies sont sauvées. Donc la torture est justifiée puisqu’elle permet d’éviter la mort de civils innocents.

    D’autant plus que Jack n’est pas le seul à torturer, la CTU dispose de son «Monsieur Torture », un agent avec sa mallette remplie de seringues et de produits douloureux (saisons 3 à 6).

     

    Quant à Jack Bauer il justifie ainsi ses actes dans la saison 4 : à un avocat qui veut empêcher son client d’être « interrogé » et qui invoque la constitution, Jack répond « je ne veux pas outrepasser la constitution, mais ce sont des circonstances exceptionnelles » (E18)

    Donc à nouveau, dans certaines circonstances « exceptionnelles » la torture est justifiée. De là la polémique.

    Aux Etats-Unis, philosophes, juristes, hommes politiques s’emparent de 24 pour applaudir ou dénoncer les méthodes brutales de Jack Bauer. Il faut dire que les scandales de Guantanamo et Abu Ghraib ont rendu le sujet encore plus sensible et habilement, les auteurs vont mettre en scène ce débat dans le 1° épisode de la saison 7. Jack doit répondre de ses actes devant une commission sénatoriale :

     

    Alors 24, un show pro torture ?

     

    Je dirais que 24 ne justifie pas plus la torture que Le Parrain ne justifie la mafia.

    La torture dans 24 est employée pour dramatiser, intensifier les situations, mais surtout pour faire de Jack Bauer un héros tragique et sombre, déchiré entre les vies qu’il doit sauver et les actes extrêmes qu’il doit commettre pour y parvenir.

    Or quoi de plus extrême que la torture pour un personnage présenté comme intègre et humain ? D’ailleurs on ne le montrer jamais fier ou détaché de ses actes, au contraire. A un Imam (sic) qui lui demande s’il arrive à se pardonner, il répond « il y a longtemps que j’y ai renoncé » (saison 7).

    Stephen King, un fan de 24, remarque que « le visage de Jack, de plus en plus hagard, suggère que les méthodes qu’il emploie le déshumanise » C’est cette complexité qui fait la qualité, et le succès du personnage.

    Saison 8 Jack torture Pavel: la plus violente scène de torture de la série, mais Pavel ne parle pas !

     

     

    D’autre part, 24 est une fiction irréaliste.  Les situations sont totalement invraisemblables : les Etats-Unis sont décrit comme une république bananière où coups d’état, assassinats de présidents se succèdent, exemple dans la saison 7, une dizaine de terroristes s’empare de la Maison Blanche en creusant un gros trou en dessous !!!

    Ce qui diminue la portée de la violence, un peu comme dans un film d’horreur où on regarde les pires scènes gore de façon détachée.

    De plus dans les dernières saisons, de plus en plus de personnages critiquent les méthodes brutales de Jack Bauer et, dans l’ultime saison la torture ne marche pas !

    En fait ce qui est réaliste dans 24 c’est de montrer que lorsqu’on fait la guerre, on se salit les mains, même si on est  du bon côté, qu’il n’existe pas de guerre propre ni de héros purs, 24 est le reflet de l’horreur de la guerre, pas sa justification.

    Pour finir, 24 a permis à de nombreux spectateurs, tout en se divertissant, de réfléchir à un problème grave (En France, il aura fallu 40 ans pour évoquer dans un film grand public la torture en Algérie) et d’exprimer librement leur points de vue, ce qui est un élément essentiel d’une démocratie.

     

    Voir aussi la vidéo interview traduite:Kiefer Sutherland et la torture

    English Translation

     

     

    24 and torture ... huge controversy ...
     
    Indeed the series repeatedly shows scenes of physical and mental torture. But the controversy began in 2007 with a series of articles accusing 24 to justify torture. The best known is the New Yorker article "Whatever It Takes" We learned that major West Point and FBI officers went on the 24 set to complain the  
    Jack Bauer's harsh methods  influenced their soldiers.

    On the other hand a  parental control on TV programs association counted 67 scenes of torture in the first 5 seasons, one every 2 hours and launched a campaign against the series.

    So is 24 “a torture show” ?

     

     

    In Season 1 Jack Bauer threatens to torture but does not. In season 2, which begins with a scene of torture, he orders the execution of a terrorist’s son to make him talk (E12) and he’s tortured by villains (E19), but the 4th season offers a torture festival: as well as the terrorists, a CTU agent, the minister of defense’s son, a teenager, the Jack’s girlfriend’s husband, all are tortured but all are wrong suspects.

     

     

     

    Actually the problem is not the representation of torture itself, it has been used in many films noirs or espionage, but they are always used by the bad guys and always for evil meanings.

    In 24, it’s the hero who tortures (and a government agency) and for a good cause: to save innocent people. As the dean of West Point said "the most disturbing is even if Jack Bauer does not like torture, it’s always the most patriotic thing to do"

    Due to its format in real time, the main plot of the series is the "ticking time bomb" :a bomb waiting to explode. The idea (the 1st time used by the French novelist J. Larteguy) is narratively simple and very effective: you stop a terrorist who planted a bomb that will explode in a very short time, he refuses to talk, the live of hundreds of innocent people is at stake, what do you do?

    In 24, two solutions: to provide immunity and money to the terrorist or torture him. In most cases Jack tortures the terrorist who spills the beans and lives are saved.  

     

     

    So torture is justified because it avoids the deaths of innocent civilians. And Jack is not alone to torture, the CTU has its "Mr. Torture", an agent with his briefcase full of needles and pain products (seasons 3-6).

     

     

    Jack Bauer justifies his actions in season 4 to a lawyer who wants to prevent his client from being "interrogated" and invokes the Constitution, Jack replies, "I don’t want to bypass the constitution, but these are exceptional circumstances "(E18) So again, in certain "exceptional "circumstances, torture is justified.  

     

     

      In the U.S., philosophers, lawyers, politicians seize 24 to applaud or condemn the Jack Bauer’s brutal but efficient methods. The scandals of Guantanamo and Abu Ghraib have made the issue even more sensitive and skillfully, the writers stage this debate in the season 7, 1st episode: Jack must answer for his actions before a Senate committee. (see extract above)

     

     

    So is 24 justifying torture ?

     


    I would say that 24 does not justify torture...no more than The Godfather is a justification for the Mafia.  

     

     

    Torture in 24 is a dramatic device, used to make Jack Bauer a tragic and dark hero, torn between the lifes he had to save and the extreme acts he must commit to achieve it. And what could be more extreme than torture for a character portrayed as honest and human?  

     

     

    Actually Jack is never portrayed as proud or detached from his actions. In an Imam who asked him if he can forgive himself, he says: “I gave up on that a long time ago”. (season 7). Stephen King, a 24 fan , notes that "Jack's face, more and more haggard, suggests that the methods he uses dehumanize him" It’s this complexity that makes the quality and success of the Jack Bauer character. 

     

    On the other hand, 24 is an unrealistic fiction that often jumps the shark. The United States is described as a banana republic with multiple coups, assassinations of presidents, in season seven, for example, ten terrorists seized the White House by digging a large hole below !!

     

    24 is a little like a horror movie where you look in a detached way, at the worst gore scenes.   
    And in last seasons, more and more people are critical of Jack Bauer’s brutal methods, and in the final season, torture does not work.

     

     
    In fact what is realistic in 24 is to show that the war it’s getting its hands dirty, even if we are on the right side, there is no clean war, nor pure heroes: 24 is a reflection of the horror of war not a justification.

     

    Finally, 24 allowed many viewers, while entertaining, to think about a serious problem (In France, it took 40 years to evoke torture in Algeria in a movie !) and to freely express their points of view, which is an essential element of democracy.

     


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  • (English translation below)

    Note: on appelle "guerre asymétrique" la guerre entre un Etat et des groupes mal identifiés ne disposant pas de base étatique comme Al Quaida ou l'EI

     

    Chaque génération trouve le héros qui lui ressemble.

    L’Amérique de l’après 11 septembre a choisi Jack Bauer, agent qui mène une lutte sans merci contre le terrorisme. Cette série, plus encore qu’un énorme succès – 10 millions de téléspectateurs en moyenne par épisode et des millions de DVD vendus - est devenue un phénomène de société, un sujet de débat chez les hommes politiques, philosophes et militaires, sur son héros et le monde qu’elle représente.

    Car, malgré les invraisemblances dues au genre, elle donne une vision très réelle de la nouvelle situation géopolitique mondiale, celle de la fin de la guerre froide. En cela Jack Bauer s’oppose à James Bond.

    Ce héros aux mêmes initiales avait surgi alors pour sauver le monde. Mais ce monde, en une génération a changé et si nos 2 héros ont des points communs, ils sont représentatifs de 2 époques bien différentes.

    Bien sur Bond et Bauer sont des super héros invincibles, passant allégrement à travers les balles et les explosions, mais les similitudes s’arrêtent là. (Du moins avant que Jack ne ringardise James, qui dans les dernières versions, celles avec Daniel Craig, ressemble de plus en plus...à Jack Bauer !)

    darkhero-2-copie-1

     

    James Bond combat dans un monde où 2 super puissances s’affrontent, où les lignes de batailles et la morale sont clairement tracées : le Bien, c’est à dire le monde occidental, contre le Mal c’est à dire l’autre bord, des méchants bien définis : communistes ou syndicat du Crime, concoctant leur complot dans des bunkers, des îles isolées, une Russie enneigée... Ses missions, James Bond les mène en costard cravate dans des lieux exotiques et chics, soutenu par des chefs honnêtes et dévoués.

    A l’opposé Jack Bauer combat des terroristes variés et anonymes : des serbes (S1), des tchétchènes (S5), des turcs (S4), des arabes (S2 et 6)… infiltrés au cœur des villes américaines et parfois du gouvernement. Des méchants qui réussissent souvent leur coup (abattre l’avion présidentiel par exemple) et qui sont quelquefois des américains même.

    L’ennemi est désormais parmi nous, tapis dans nos villes, au sein même d’agences censées nous protéger. On reconnaît bien là le traumatisme du 11 septembre. Dans ce monde, pas de smoking, ni de voitures de luxe pour Jack, il se bat en jean et gilet pare balles dans les rues désertes et les entrepôts sombres des banlieues  glauques de Los Angeles. Et en plus, ses chefs et le président des Etats-Unis lui même, sont souvent incompétents ou corrompus.

    Finie la facilité d’un monde coupé en 2 où l’ennemi est connu, bienvenue dans l’après Guerre Froide, monde plus complexe où on ne sait plus qui et où est l’ennemi.

    Et l’Amérique s’est choisi un héros à l’image de ce nouveau monde inquiétant : violent, impitoyable et désespéré, car désormais non seulement les méchants ne sont plus clairement identifiables mais les bons ressemblent de plus en plus au méchants !

    Pour sauver le monde l’agent 007 a le permis de tuer et ne s’en prive pas, il utilise son arme et ses poings même contre des femmes mais n’a jamais employé la torture, car justement la torture c’est pour les méchants !

    Jack Bauer lui n’hésite pas à électrocuter le mari de sa petite amie avec un fil de lampe et à  briser un à un les doigts d’un suspect pour obtenir des renseignements. Il y a quelques années un tel héros qui torture ses ennemis et abat froidement ses prisonniers aurait été impensable (et imontrable à la TV) tout aussi impensable qu’une dizaine de terroristes armés de cutters faisant 3000 morts au cœur de la 1 puissance du monde.

    Mais le monde a changé et Jack Bauer est désormais  pour les millions d’américains une icône, le héros sombre d’une époque troublée. Depuis le 11 septembre, la guerre en Afghanistan puis en Irak, depuis Guantanamo et Abu Ghraïb, le monde est devenu confus et incertain. Et même l’issue de la lutte est amère.

    A la fin de ses aventures, James Bond  empêche la catastrophe annoncée, se retrouve triomphant et détendu sous les cocotiers entre une superbe fille et une coupe de champagne.

    Pour Jack Bauer c’est carrément le contraire : aucun triomphe à la fin de son épuisante journée. S’il sauve son pays c’est après la morts de centaines d’innocents et surtout de ceux qu’il aime (sa femme, sa copine, ses amis) qu’il ne parvient jamais à sauver. La dernière image de chaque saison le montre seul et désespéré, héros emblématique d’un monde occidental et d’une Amérique qui ont définitivement perdue leur innocence.

     

    English translation:

    Each generation finds the hero it needs.

    Post September 11 America chose Jack Bauer, the federal agent who leads a ruthless fight against terrorism. This series, more than a huge success - 10 million viewers on average per episode, and millions of DVD sales - has become a social phenomenon, a subject of debate among politicians, philosophers and military, about its hero and the world it represents.

     For, despite the credibly gap due to the genre, 24 gives a very real vision of geopolitical situation at the end of the Cold War. So Jack Bauer is opposed to James Bond...at least before Daniel Craig's James Bond who looks more and more like Jack Bauer !

      James Bond, hero with the same initial, had to save the world too. But this world in a generation has changed and our two heroes are representative of two very different eras.

     Of course, Bond and Bauer are invincible superheros,  passing through bullets and explosions, but the similarities end there

     James Bond fights in a world where two superpowers clash, where the battle lines and morality lines are clearly drawn: the Good, ie the Western world against the Evil: the other side , villains clearly defined: communist or crime syndicates, concocting their plot in bunkers, isolated islands ... James Bond does his job in a tuxedo, in exotic and posh locations, supported by honest and dedicated leaders.

      On the contrary, Jack Bauer fights various and anonymous terrorists: Serbs (S1), Chechens (S5), Turks (S4), Arabs (S2 and 6) ... infiltrated in the heart of American cities, and sometimes in the American government itself. The terrorists often succeed their coup (get down Air Force One, for example) and are sometimes even American (S7,S8).

     The enemy is among us, lurking in our cities, even within agencies supposed to protect us. We can recognize here the trauma of 9/11. In this world, no tuxedo, no luxury cars for Jack, he fights in jeans and a bulletproof vest in the lonely streets and warehouses, inLos Angelesdark suburbs. And more, its leaders and the president of the United States himself, are often incompetent or corrupted.

     The world cut in two, where the enemy is known, is now gone. Welcome to the post-Cold War world, a more complex world where we don’t know who and where is the enemy.

     And America has chosen a hero like this new world: dark, violent, ruthless and desperate, because now, not only the bad guys are no more clearly identifiable, but the good ones look more and more like the villains!

      To save the world the agent 007 has the license to kill and he doesn’t hesitate, he uses his gun but has never used torture because torture is for the villains!

      But Jack Bauer doesn’t hesitate to electrocute his girlfriend’s husband and break one by one a suspect fingers to obtain information. A few years ago such a hero who tortures and kills coldly his enemies and even his prisoners would have been unthinkable (above all on prime timeTV) just as unthinkable that a dozen terrorists armed with box cutters killing 3000 Americans in the heart of America.

    But the world has changed and Jack Bauer is now for millions of Americans an icon, the hero of that dark troubled times. Since 09/11, from the war in Afghanistan and Iraq, from Guantanamo and Abu Ghraib, the world has become confused and uncertain. And even the end of the fight is bitter.

     At the end of his adventures, James Bond ends up triumphant and relaxing under the coconut trees between a beautiful girl and a glass of champagne.

     Jack Bauer is quite the opposite: no triumph at the end of his exhausting day. He saves his country but after the deaths of hundreds of innocent people and especially those he loves (his wife, his girlfriend, friends).

    The each season last images shown Jack Bauer alone and desperate, the iconic hero of a Western world and an America that have now lost their innocence.


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  • Après l'annonce de la capture et de la mort d'Oussama Ben Laden, le héros de la Fox est devenu «trending topic» sur Twitter. C'est le nom le plus cité après Ben Laden et Abottabad.

    En effet encore une fois 24 heures chrono rejoint l'actualité !

    La série qui avait commencé sa diffusion en novembre 2001, 2 mois après le 11 septembre, a parfaitement  reflété pendant 8 saisons, l’Amérique post 11 Septembre et la lutte contre le terrorisme avec toutes ses ambiguités, avec pour la 1° fois dans une fiction, un président noir, préfigurant Barak Obama.

    (voir mon article plus détaillé sur le sujet: 24 un document historique sur la politique américaine

     

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     Depuis l'annonce de la mort de Ben Laden, le héros de 24 a ressurgit sur les réseaux sociaux. En effet le terroriste le plus recherché du monde a été tué par un commando des forces spéciales, ces mêmes forces dont Jack faisait partie avant d'entrer à la CTU,  dans une de ces actions que Jack Bauer a mené au fil des saisons.

    Sur le compte fictif de Jack Bauer, on pouvait lire le 2 mai: "je viens juste de rentrer de vacances d'Abottabad"  

    Selon le site EW, «il ne fait aucun doute que beaucoup pensent (et espèrent?) que c’est un type du genre de Jack Bauer qui était responsable de l’action ».

    Quant à Howard Gordon, un des auteurs et producteur de la série, il a déclaré:

     

    «D’une certaine manière, c’était là l’acte ultime de Jack Bauer, le 11-Septembre était le prisme à travers lequel le public regardait 24. C’était une référence culturelle commune. Et ce n’est pas un drone, qui a tué Ben Laden, mais une équipe menant une opération tactique . Ce sont le monde de la fiction de Jack Bauer et celui de l’héroïsme réel qui se rejoignent».

    Rarement une série aura aussi bien collé à son époque…

     

    article in english:/what-would-jack-bauer-have-thought-about-the-osama-bin-laden-raid

     


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  • (English translation below)

    24 c'est plus qu'une série TV: elle est devenue au cours de ses 9 ans de diffusion un phénomène culturel.

    Quelle série a en effet déjà été accusée d'inciter aux crimes de guerre? Quelle série a déjà déchaîné autant de polémiques politiques? En 2006 par exemple, de hauts gradés de l'armée américaine se sont rendus sur le plateau de 24, pour se plaindre que leurs soldats rêvaient d'imiter Jack Bauer!

    En effet, pendant 8 saisons, 24 a reflété la politique américaine : la saison 1 écrite avant le 11/09 a été diffusée seulement 2 mois après, et la saison 2 a coïncidé avec l'attaque américaine sur l'Irak.

     

    Elle a été la première fiction à aborder directement la lutte contre le terrorisme, et cette lutte, les américains qui la voyaient dans leurs infos, la voyaient en même temps et toutes les semaines dans leur feuilleton TV.

    Une Amérique désorientée et traumatisée trouvait dans 24 le reflet de ses peurs mais aussi le réconfort de voir un héros régler rapidement et efficacement des problèmes que leur gouvernement lui, tardait à résoudre.

     24 a donc brouillé la frontière entre réalité et fiction, faisant ainsi passer Jack Bauer du statut de héros de série TV à celui d'icône de la culture populaire.

     

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    La série est par ailleurs devenue le miroir de tous les débats qui secouent les Etats-Unis depuis le 11/09: la torture, la sécurité face aux libertés...24 va sortir des pages des magasines TV pour être étudiée dans les facultés de droit, analysée par des philosophes, des sociologues, ou encore citée par des hommes politiques de tout bord (Clinton, Mc Cain...).

    (à ce sujet voir la réaction des américains à la mort de Ben Laden le 1°Mai 2011 à laquelle ils ont associé Jack Bauer Jack Bauer a tué Ben Laden

    On a même vu un juge de la Cour Suprême - soit la plus haute instance juridique des Etats-Unis - défendre Jack Bauer : "Jack Bauer a sauvé Los Angeles, et vous voudriez l'accuser ? " !

    24 va être utilisée pour avancer des opinions de droite et de gauche : pour certains, elle est un objet de propagande de la politique Bush, tandis que d'autres pensent qu'elle a préparé la venue du premier Président noir.

    Sans doute parce la série a été créée conjointement par un républicain convaincu (Joël Surnow) et un démocrate (Robert Cochran), sans oublier la participation de Kiefer Sutherland, très à gauche sur le plan politique.  

    De plus, 24 suit l'évolution de l'opinion américaine : sa mauvaise conscience après Abu Ghraib et Guantanamo se reflète dans les deux dernières saisons. En effet, au début de la saison 7, Jack Bauer doit répondre de ses actes de torture passés devant des sénateurs... et la saison 8 nous montre que la torture ne marche plus

    La série TV est donc finie mais son héritage culturel ne va pas disparaître. Dans 10 ans, on pourra étudier à travers 24, l'état d'esprit de l'Amérique après le 11/09 et le monde troublé et complexe de ce début de XXIème siècle.

    Je terminerais sur la citation d'un blogueur américain: "24 a englobé une période de l'histoire de ce pays qui, pour le meilleur et pour le pire, nous a changé à jamais".

     

    Pas mal pour une série TV, non?

    English translation:

     

    24 is much more than a TV show: it has become during his nine-year broadcast a cultural phenomenon.

    Indeed what series has been accused of encouraging war crimes? What series has already unleashed so many controversial issues? In 2006 for example, senior officers of West Point went on the 24 set , complaining that their soldiers dreamed of imitating Jack Bauer !

    For eight seasons, 24 reflected the American policy: season one was written before 11/09 but was aired just two months after, season 2 coincided with the U.S. attack on Iraq.

    It was the first fiction to show directly the War on Terror,  and the Americans watched this fight in their TV news at the same time they watched it weekly on 24.

    For a disoriented and traumatized American people, 24 was the reflection of his fears but also a comfort of seeing a hero quickly and efficiently solve problems that their government itself, was slow to resolve.

    24 has blurred the line between reality and fiction, thereby increasing the status of Jack Bauer from a hero of a TV series to popular culture icon.

     

     

     

     

     

     

     

     

     The series has also become the mirror of all the debates that have shaken the United States since 11/09: torture, the security against individual liberties ... 24 has left the TV magazines pages, to be studied in law schools, analyzed by philosophers, sociologists, or cited by politicians of all stripes (Clinton, McCain ...).

    (see the American reactions  to the Bin Laden death on 1 May 2011 which they are associated with Jack Bauer:  Jack Bauer killed Ben Laden)

    We even heard a judge of the Supreme Court to defend Jack Bauer "Jack Bauer saved Los Angeles, and you want to accuse him"!

    24 was used to advance the views of Right and Left: for some it’s a president Bush propaganda object, while others think it has prepared the arrival of the first black president.

    Probably because the series was created jointly by a staunch republican (Joel Surnow) and a Democrat (Robert Cochran), and  Kiefer Sutherland...a lefty !

    24 follows the American public opinion evolution: her bad conscience after Abu Ghraib and Guantanamo is reflected in the last two seasons. Indeed, early in the season 7, Jack Bauer has to answer for his past acts of torture before the Senate ... and season 8 shows that torture does not work anymore.

    The TV show is over, but its cultural heritage is not going away. In 10 years from then, 24 can be studied to understand the America state of mind after 11/09 and the complex and troubled world of the early twenty-first century.

    And to end  a quotation from an American blogger (TheJackSack): “this story encapsulates a period in this country's history that, for better or worse, has changed us forever.”

     

     


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  • Split screen de scène au téléphone saison 4, on voit ici les oppostions couleurs chaudes (Audrey extérieur) couleurs froides (Jack interieur)/split-screen with opposition between warm colors and cool colors

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    Split screen après la coupure pub (saison 8)

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    saison 8 épisode 20 le meilleur split screen pour moi: de multiples intrigues s'y rejoignent/IMO the best split screen of the series S8E20


    jeux d'ombres et lumières sur les visages  saison 1/play of light and shades

    Split screen et style visuel: photos et vidéos

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    Cadrages inhabituels/gros plans saison 1/unsual framings

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    Saison 4

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    Cadrages inhabituels/courtes focales saison 4

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