• English translation below)

     

     

    Attention pour ceux qui n'auraient pas vu l'ensemble des 8 saisons, cet article contient des spoilers

     

    Plus qu’une série, 24 est un feuilleton, les épisodes se suivent et il est très difficile de prendre la série en cours, malgré les «previously on 24» petit résumé de l'épisode précédent.

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    En effet, pour que le temps réel fonctionne, sans qu’on passe 10 mn avec Jack dans sa voiture, les intrigues parallèles sont multiples.

     

    En gros, il y a 3 histoires de base :

    -    celle centrée sur Jack Bauer qui doit empêcher une catastrophe imminente et régler ses problèmes personnels (ses copines, sa fille…)

    -     l’intrigue «Maison Blanche» : le président aux prises avec des conseillers félons et/ou des problèmes familiaux

    -     et la CTU (Counter Terrorist Unit/Cellule Antiterroriste) ou le FBI pour la saison 7, où se télescopent amitiés, amours, rivalités professionnelles et…où il y a toujours une taupe !

    Quand ces 3 fils narratifs se rejoignent la tension est alors à son comble.

    Ces intrigues sont elles mêmes séparées en arcs de plusieurs épisodes qui s’articulent autour d’une même menace, on passe ensuite aux autres épisodes (avec plus ou moins d’habileté) avec une autre menace, d’autres méchants, de nouveaux personnages. C’est l’intrigue «à tiroirs » ou «en oignons» comme disent les scénaristes. Tout cela avec des sous intrigues durant 2 ou 3 épisodes.

    Mais ce qui fait l’originalité de 24, c’est le mélange des genres : thriller d’espionnage avec taupe et complot, série d’action avec fusillades, explosions, poursuite en hélico, 24 est également un soap opéra avec ses relations et rivalités amoureuses, ses rapports familiaux conflictuels, et ses personnages morts…qui réapparaissent ! Comme le dit Kiefer Sutherland « 24 c’est Dallas sous crack ».

    Sans compter que 24 aborde ouvertement des problèmes politiques contemporains (voir:24 un document sur la politique américaine

    Cependant 24 est avant tout un drame, une tragédie dira Howard Gordon, le showrunner. Pas de second degré, peu d’humour (et souvent noir), une atmosphère inquiétante, paranoïaque, mêlant peurs intimes et collectives, le tout dans une extrême violence.

     

    Et surtout, dès la 1° saison, 24 rompt avec les fictions traditionnelles américaines : des innocents et des personnages importants et aimés du public s’y font trucider brutalement  (surtout dans la saison 5: Palmer, Michelle, Edgar…). Ce qui accentue la tension car on s’inquiète pour les personnages qui peuvent disparaître à tout moment.

     

    Et puis, jamais de happy end pour Jack : la saison 1 donne le ton :Jack pleure sa femme - enceinte – assassinée, alors que sa meurtrière, la méchante Nina, s’en tire.

     

    Comme tout bon feuilleton, il faut donner au spectateur l’envie de voir la suite, d’où le cliffhanger (fin d’épisode laissant le héros dans une situation périlleuse) La technique est employée dans la plupart des séries, mais convient parfaitement bien au suspense de 24, qui se permet de terminer carrément une saison sur un cliffhanger. A la fin de la saison 5, alors que Jack retrouve sa copine Audrey, il est enlevé par des chinois, la dernière image montre le cargo qui l’emmène en Chine.

    Mais ce qui va marquer le plus les esprits, ce sont les twists ou rebondissements totalement inattendus qui laissent le spectateur bouche bée, le plus réussit étant sans doute celui de la saison 1. La douce Nina, ex copine de Jack, visiblement toujours amoureuse, qui l’aide et le soutient pendant toute la saison, se révèle complice des terroristes.

    A partir de là rien n’est plus assuré dans 24…les gentils peuvent être des méchants, les méchants des gentils (plus rare tout de même: Gaél, complice des terroristes dans la saison 3, travaille en fait pour Jack).

    Le cas le plus complexe restant Tony Almeida dans la saison 7: un gentil devenu un méchant, qui se révèle en fait gentil…non en fait il est bien un méchant, vous suivez ? «24 ce sont les montagnes russes» dit Kiefer !

    Ces cliffhangers et twists, couplés avec le destin toujours incertain des personnages tiennent le spectateur en haleine, pressé de voir la suite, d’où le qualificatif d’addictif souvent associé à la série…et les ventes massives de DVD, certains fans préférant regarder les 24 épisodes en un week end.

    Kiefer Sutherland (Jack Buaer) et l'auteur et showrunner Howard Gordon

     Les intrigues "Dallas sous crack"

     

     

     

     

    Spoiler alert for those who have not seen all eight seasons

     

     24 isn’t a procedural but a serial, it’s very difficult to begin watching in the middle of the series, despite the "Previously on 24" quick summary of the previous episode.

    And because of the real time format, no one wants to spend 10 minutes with Jack in his car, the parallel plots have to be multiple.

     

    There are three basic stories:

     

    - One centered on Jack Bauer who must prevent a threat and resolve personal problems (his girlfriends, his daughter ...)

    - The "White House" story: the president faced with treacherous advisors and / or family problems

    - And the CTU’one or the FBI for season 7, where friendships, loves, and professional rivalries collide... and where there is always a mole!

     

    When these three plots come together tension is then at its height.

     

    These plots are themselves separate by arcs of several episodes around a common threat, and then move to other episodes with another threat, other villains, new characters. These plots are again split by sub plots for 2 or 3 episodes.

     

    But what makes the originality of 24, is a mix of genres: spy thriller with taupes, action series with shootings, explosions, helicopter chase, 24 is also a soap opera with rivalries in love, conflicting families, and dead characters who reappear!  As Kiefer Sutherland says "24 is Dallas on crack."

     

    Besides 24 tackles contemporary political issues openly: torture, freedom vs security, the power of China or Russia..

     

    However 24 is primarily a drama, a “tragedy” said Howard Gordon. No second degree, few humor (and often black), a paranoid atmosphere, intimate and collective fears, all in extreme violence.

     

    And above all, from the 1st season, 24 breaks with traditional American fiction rules: the innocent and important people, beloved by the public are brutally killed (especially in season 5: Palmer, Michelle, Edgar ...). Any characters can disappear at any time, which increases the tension.

     

    And there is never a happy ending for Jack: Season 1 sets the tone: Jack crying over his wife - pregnant – murdered.

     

    Like any good soap opera, 24 give the viewer a desire to see more, hence the cliffhangers. The technique is used in most series, but well suited to the suspense of 24: in the season 5 finale, Jack is abducted by Chinese, the last picture shows the ship that takes him to China.

     

    But what will mark the most attention, it’s the totally unexpected twists that leave the viewer speechless, the most successful is probably the season 1's: the sweet Nina, former Jack’s girlfriend, obviously stills in love with him, who helps and supports him throughout the season, is actually a terrorist.

     

    From then nothing is certain on 24 ... the good may be wicked, the wicked good. As Tony Almeida in season 7: a good guy became a bad guy, who turns out to be good ...but not! actually it's a villain, do you follow? "24 it is the roller coaster," said Kiefer!

     

    These twists and cliffhangers, coupled with the characters uncertain fate keep the viewer out off breath, eager to see more, so the term often associated with 24 is addictive ... and so the massive sales of DVD, some fans preferring to watch the 24 episodes in one weekend

     


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  • (English translation below)

    24 c’est aussi un style visuel unique

    Le split screen tout d’abord, ou écran divisé, donne une esthétique particulière à la série. Peu utilisé au cinéma (par Brian De Palma entre autre), il permet soit de suivre plusieurs intrigues parallèles, soit de montrer une scène sous différents angles, notamment pour rendre plus vivant les nombreux dialogues au téléphone.

    Le split screen est utilisé à de nombreuses reprises dans un épisode, mais systématiquement après chaque coupure publicitaire: l’écran est alors divisé en 3 ou 4 parties autour de l’horloge, et pour clore chaque épisode (sauf rares exceptions): l’écran se fragmente peu à peu en une mosaïque d’images de différentes tailles, qui rappellent les différentes intrigues

    écran partagé saison 1

     

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    Cette technique s’inspire des journaux télévisés américains où plusieurs informations se partagent l’écran, et surtout des écrans d’ordinateurs avec leurs fenêtres multiples, en cela 24 est le reflet d’une époque marquée par la multiplication des images.

    A cette technique s’ajoute un montage nerveux, saccadé, donnant un rythme haletant aux scènes d’action, souvent tournées caméra à l’épaule. Ce qui place le spectateur au cœur de l’action, au plus près des personnages, et rappelle les reportages de guerre, ce qui contribue au côté vérité de la série.

    Même dans les scènes de dialogues la caméra se déplace, il y a peu de champs contre champs dans 24, la caméra passe rapidement d’un personnage à l’autre, et surtout, on se sert du split screen.

    24 utilise aussi les cadrages inhabituels, les courtes focales (vues éloignées) : les personnages sont filmés de loin ou à travers des vitres, des structures, cela accentue l’atmosphère paranoïaque de la CTU, le spectateur se trouve placé en position de voyeur et d’espion.

    Ces plans lointains alternent avec des gros plans, les jeux d’ombre et de lumière, sur les visages en particulier celui de Jack (et de ses beau yeux clairs !).

    L’excellent directeur de la photo oppose souvent aussi les couleurs chaudes des extérieurs ou couleurs froides de la CTU.

    Bref, 24 est une série filmée…comme un (bon) film, en tout cas avec une esthétique très différentes des habituelles fictions télé.

     

    Les photos et vidéos qui illustrent tout cela sont dans l'article suivant  http://24heureschrono.eklablog.com/split-screen-et-style-visuel-photos-et-videos-a115141384

     

    English translation

    24 has also a unique visual style.

    Split screen gives a particular aesthetic to the series. Little used in feature films (by Brian De Palma among others), it’s used to follow several parallel plots, or to show a scene from different angles, or to make the many dialogues on the phone more lively.

    The split screen is used many times in one episode, but always after each commercial break: the screen is then divided into 3 or 4 parts or boxes around the clock, and to close each episode (with rare exceptions) the screen breaks up gradually into a mosaic of images of different sizes, reminiscent of the various intrigues.

    This technique is based on U.S. TV news programs like CNN or Fox News where screens sharing many informations, and especially computer screens with their multiple windows, in that 24 reflects an era marked by the proliferation of images.

    Add to this, a nervous, jerky editing, a fast-paced action scenes, often shot handheld camera that places the viewer at the heart of the action, closer to the characters, and recalls live report of war, which contributes to the realism of the series.

    Even in dialogue scenes the camera moves, there are few countershots in 24, the camera switches quickly from one character to another, and most importantly, it uses the split screen.

    24 also uses the unusual framing, short focal lengths: the characters are filmed from a distance or through windows, structures, this accentuates the
    paranoid atmosphere of the CTU, the viewer is placed in the position of voyeur and spy.

    These distant plans alternate with close-ups, shadows and light on the faces in particular that of Jack’s (and his beautiful eyes!).

    The excellent cinematographer plays often between the warm colors of the exterior or cold colors of CTU.

    In short, 24 is a series filmed like a (good) movie ... in any case with an aesthetic very different from the usual TV drama.

     


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  • (English translation below)

      Comment expliquer que 24 heures chrono soit une des meilleures séries de l’histoire de la télévision (et ce n’est pas la fan qui dit ça, c’est un avis général) ?

    Pour ne pas faire trop long j’ai découpé en plusieurs thèmes les particularités qui font de 24 une série d’exception

    -         un format novateur: le temps réel

    -         un style visuel unique : le split screen, la réalisation.....

    -         un feuilleton entre drame, action, soap opera et thriller

    -         des personnages inhabituels

    -         une série politique et polémique

    -         Jack Bauer : l’icône populaire

     

    Donc commençons par  le temps réel et l’horloge

     

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    Le temps réel, c’est la plus grande innovation, celle qui démarque, dès le début, 24 des autres séries TV : une saison égale 24 épisodes, 24 heures d’une journée, d’où le titre «24» en VO, un épisode égale une heure. Aux Etats-Unis du moins, avec les coupures publicitaires pendant lesquelles le temps ne n’arrête pas. Sans pub, l’épisode dure environ 42 mn. Donc la publicité n’interrompt pas l’action comme s’il s’agissait d’une retransmission en direct.

    Ce format confère à l’intrigue un grand sens de l’urgence, le spectateur est impliqué directement dans les aventures du héros : en effet quand Jack Bauer a 2 mn pour désamorcer une bombe, ce sont 2 mn réelles.

    Le temps réel a été peu utilisé au cinéma (dans «La Corde» de Hitchcock, en 48 ) car il ne permet ni ralenti, ni ellipses, ni flash back. Exception, dans 24, de la fin de la saison 1 où temps réel et passé apparaissent dans la même image, une belle idée qui ne sera jamais reprise, dommage !

    Cela dit ce temps réel est parfois malmené : Jack Bauer est connu pour traverser Los Angeles en 5 mn !

    Ce temps réel est représenté par une horloge digitale qui s’incruste au bas de l’écran dans les moments cruciaux. Elle apparaît surtout avant (sur fond noir) et après les coupures pub (avec le split screen), où elle est accompagnée du bruit sourd des secondes qui s’égrènent.

     

     

    A la fin de chaque épisode, elle compte les dernières secondes sur fond noir.

    Cette horloge est devenue emblématique de la série, elle devient silencieuse quand un personnage important meurt, soit

    -         saison 1 : à la fin, la mort de Teri

    -         saison 2 : Mason, irradié et mourant, quitte la CTU et à la fin, David Palmer s’effondre

    -         saison 3 : Jack exécute Ryan Chapelle

    -         saison 5 :  mort d’Edgar Stiles

    -         saison 6 : à la fin Jack a tout perdu

     

    -         saison 7 : Jack enterre Renée vivante et mort de Buchanan

    -         saison 8 : mort du président Hassan et de Renée

    -         Redemption : à la fin Jack est ramené prisonnier aux Etats-Unis et exactement la même scène pour la fin de la saison 9 !

    A noter qu’il n’y a pas eu d’horloge silencieuse pour la mort de Tony Almeida dans la saison 5, et pour cause, il reviendra dans la 7…2 ans plus tard !

    Pour marquer la fin de la série "originelle" c'est à dire la saison 8, l’horloge a compté les secondes à rebours vers zéro.

     Le temps réel

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    English translation

     

      Can we explain what makes 24 one of the best series in television history (and it isn’t only my point of view, that's a general view) ? What makes of 24 a unique cult series?


    - An innovative format: the real time format

    - A unique visual style: the split screen, the images, the direction.....

    -  A serialised TV show between  drama, action, thriller and soap opera

    - The unusual characters

    - A political and polemical series

    - Jack Bauer: the popular cultural icon

     

    Let’s begin by the real time format and the famous clock

     

    The real time is the greatest innovation, that distances 24 from others TV series: 24 episodes = a season = 24 hours = a day.

     

    An episode equals one hour. In the United States at least, because time doesn’t stop during commercial breaks. Without advertising, the episode takes about 42 minutes. So advertising doesn’t interrupt the action as if it were a live broadcast.

    This format gives the story a great sense of urgency, the viewer is directly involved in the hero's adventures: actually when Jack Bauer takes two minutes to defuse a bomb, it's 2 mn really.

    The real time was little used in cinema (in "The Rope" by Hitchcock in 48) because it doesn’t allow slow motion nor ellipses, nor flashbacks. The only exception in 24: the season 1 finale when the real-time present and past appear in the same image, a great idea that will never be back, too bad !

    But real time is sometimes abused: Jack Bauer is known to cross Los Angeles in 5 minutes!

    This real-time is represented by a digital clock encrusted at the bottom of the screen at crucial moments. Especially before the commercial breaks (on black) and after (with the split screen), with the caracteristic ticking of the clock.

     

    At the end of each episode, the clock ticks the final seconds on a black background.

    This clock has become emblematic of the series, it becomes silent when an important person dies:

    - Season 1: At the end, the Teri’s death

    - Season 2: Mason, dying, left the CTU and at the end, David Palmer collapses

    - Season 3: Jack Bauer kills Chapelle

    - Season 5: Edgar Stiles’ death

    - Season 6: Jack in the end, has lost everything

     

    - Season 7: Jack buries Renee alive and Buchanan’s death

    - Season 8: President Hassan and Renée’s deaths

    - Redemption: At the end Jack is brought prisoner to the United States

     

    Note that there was no silent clock for Tony Almeida’s death in season 5, and for good reason, he will return in S7 ... 2 years later!

    To mark the ending of the series, the clock has counted down the seconds to zero.


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  • Pour ceux qui connaissent peu ou mal la série, voici une présentation très rapide :

    24 heures chrono raconte les aventures de l’agent fédéral Jack Bauer, qui défend les américains contre diverses menaces terroristes.

    L’action se déroule en temps réel, c’est à dire 24 épisodes égalent une journée, un épisode 1 heure.

    La série a été créée par Joel Surnow (à droite) et Robert Cochran (à gauche), Jack Bauer est interprété par Kiefer Sutherland (au milieu).

     24 heures chrono pour les débutants

     

    Elle a été diffusée de novembre 2001 à mai 2010 sur Fox TV, avec une interruption en 2008, due à la grève des scénaristes. 24 a été diffusée dans une vingtaine de pays, en France par Canal plus ( ce qui fait qu’elle y est moins connu qu’ailleurs !).

    Pendant 9 ans elle a été une des séries les plus populaires de la TV et des plus primées.

    24 se compose de 8 saisons (les 8 journées de Jack Bauer) plus un téléfilm « Redemption » lui aussi en temps réel, assurant la liaison entre les saisons 6 et 7.

    Il existe également des mini épisodes réalisés pour Internet, un dessin animé, des romans, un jeu, de très nombreux livres (pratiquement tous en anglais) et une multitude de vidéos de fans sur You Tube et Dailymotion.

    En mai 2013, la Fox a annoncé qu'elle produirait une nouvelle saison, sous forme de mini série de 12 épisodes, toujours représentant 24 heures et toujours en temps réel, mais ce nouveau faormat permettra de "sauter" des heures dans la folle journée de Jack. Cette saison 9 s'intitule "24Live Another Day". Elle a été diffusée à partir du 5 mai 2014 par la Fox, et à partir du 6 Mai par Canal Plus, ainsi que dans beaucoup d'autres pays.

     

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