• Une réflexion pleine de bon sens sur ceux qui accusent 24 d'être une série de droite !

    Interview donnée dans une radio en 2009

    Le présentateur: il y a des gens dans le gouvernement Bush qui regarde 24 et qui disent "on devrait faire comme ça"

    Kiefer : je ne suis pas d’accord, le gouvernement avait son programme bien avant 24, 24 c’est un prétexte. Mais si c’est le cas, ce n’est pas la faute à 24, c’est la faute aux gens qui élisent un gouvernement qui se laisse influencer par une série TV alors qu’il dirige la plus grande puissance du monde.

     


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  • (English translation below)

    C’est la critique récurrente !! 24 serait, comme l’a écrit le magazine Newsweek «le fantasme des conservateurs», une série de propagande de droite. 

     

    Le principal argument est l’utilisation de la torture par le héros et cela toujours pour une juste cause: Jack Bauer torture et obtient des infos qui permettent de sauver des milliers de vie. Pour beaucoup il s’agit donc d’une justification de la torture (voir l’article plus détaillé 24 et la torture ).

     

    Or après le 11/09, l’administration Bush propose d’utiliser des méthodes d’interrogation «poussées» , et le vice président Cheney précise qu’il faudra aller «du côté obscur» pour lutter contre le terrorisme. De là à penser que 24 popularise les choix de Bush il n’y a qu’un pas, vite franchi quand on connaît les idées de Joel Surnow.

     

    Robert Cochran, Kiefer, Joel Surnow

     

      http://i679.photobucket.com/albums/vv159/aspasie79/24inside.jpg

     

    En effet le co-créateur de 24 se qualifie lui même de «fanatique de droite» ami de Cheney et de Rush Limbaugh  (un des leaders actuels des Tea Party, groupe ultra conservateur). Pour lui, ne pas employer la torture quand des vies sont en jeu serait immoral. 

     

    D’autres soulignent que 24 décrit la lutte contre le terrorisme de la façon dont la voit l’administration Bush : une lutte sans merci pour la survie de l’Amérique attaquée par des islamistes fanatiques et sans cesse au bord de annihilation totale. Ce qui développerait la paranoïa des américains.

     

    Autre aspect de droite, l’ultranationalisme de la série qui met en valeur le sacrifice des individus pour la patrie.Dans la saison 3 un terroriste menace de répandre un virus mortel si on ne tue pas un agent haut placé, après réflexion, le président donne l’ordre à Jack de l’exécuter, ce qu’il fait sans protester ni hésiter. Comme l’a dit Kiefer Sutherland :«Jack Bauer agit avec une sorte de patriotisme aveugle»

     

    Dans la saison 4 on empêche Edgar, un agent très compétent, de sauver sa mère, car il est indispensable à son poste pour s’occuper de ses concitoyens en danger de mort.

     

    D’autant plus que ceux qui opposent à Bauer la loi et la morale, sont des personnages irresponsables ou corrompus. Dans la saison 4, Amnesty International est présentée comme une organisation qui gène ceux qui combattent le terrorisme, et dans Rédemption, l’ONU, comme incompétente.

     

    Ces arguments se tiennent…si on ne regarde qu’une partie de la série. En fait 24 est beaucoup plus nuancée sur la torture ( voir plus haut ) et sur la politique.

     

    24 a été la 1° série à présenter un président noir (et beaucoup pense que cela a influencé l’élection d’Obama).

    Pour comparer !

    24 heures chrono: une série de droite ?

     24 heures chrono: une série de droite ?

     

     

     

     

     

     

     

     

    David Palmer est un président non seulement noir, mais démocrate et presque parfait, son frère, bien que plus falot, est aussi un bon président.

    Les autres présidents de la série sont Logan, républicain WASP et sosie de Nixon qui se révèle un traître, et Taylor, une femme, double de Palmer dans la saison 7, mais qui tourne mal dans la 8. Donc, les 2 présidents noirs resteront les seuls honnêtes et compétents de la série.

    Mais surtout les auteurs se permettent de critiquer la politique de Bush…en temps réel : en 2003, dans la saison 2, Palmer est poussé par ses généraux à attaquer le Moyen Orient, or il refuse avant d’avoir des preuves formelles de leur complicité dans des attentats, c’est à dire, exactement le contraire de Bush, qui attaque l’Irak au moment où la série est diffusée !!

    Quant aux méchants, ils sont loin d’être tous des musulmans: Serbes, tchétchènes, mexicains, mais aussi souvent des hommes d’affaire américains. Dans la saison 2, ce sont des magnats du pétrole qui manipulent le groupe islamiste, dans la 5, c’est le président (blanc) lui même qui est derrière les attentats, dans la 7 c’est une armée privée américaine, copie de Blackwater (des mercenaires «loués» par Bush en Irak) qui menace le pays.

    Dans chaque saison des américains aident les terroristes pour de l’argent, alors que des musulmans aident Bauer (S2,4,6). Cela culmine dans la saison 7, où un pakistanais sauve, au péril de sa vie, des américains menacés par d’autres américains, et où Jack Bauer, se croyant mourant, se confesse…à un Imam, ce qui a fait hurler les conservateurs ! 

    24 heures chrono: une série de droite ?

    Dans cette même saison, les critiques des méthodes musclées de Jack viennent de personnages aussi patriotes et compétents que lui (Renée, Larry..). Et dans les saisons 7 et 8, Jack se bat moins pour son pays que pour aider ceux qu’il aime (Almeida, Renée) Son combat est devenu plus personnel que politique.

    Pour Kiefer Sutherland, lui même très à gauche, la série a été politisée par la droite et la gauche. En fait si 24 n’était que de la propagande de droite, elle n’aurait certainement pas rencontrée un tel succès mondial. Les auteurs ont cherché avant tout la qualité et l’entertainment.

    Et l’ambiguïté politique de la série ajoute à son originalité, elle est en cela très différente des fictions d’espionnage habituelles avec leur cadre politique très vague. Mais 24 n’est pas apolitique, elle s’ancre dans une réalité politique bien précise, celle de l’Amérique traumatisée de l’après 11/09 et pendant 9 ans 24 sera le reflet en temps réel des contradictions et des évolutions de la politique américaine.

    voir aussi l'interview de Kiefer sur le sujet (traduite) Kiefer Sutherland et la politique dans 24

     

     

    JackBauer24

    English translation: Is 24 a right wing series ?

    This is the recurring criticism! 24 is, according to a lot of American magazines (The New Yorker for example), a right-wing propaganda series .

    The main argument is the use of torture by the hero: Jack Bauer tortures and gets information that save thousands of lives, so many sees a justification of torture.  
     
    After 11/09, the Bush administration proposed to use “extreme” interrogation methods and Vice President Cheney
    alluded vaguely to the fact that America must begin working through the “dark side to fight against terrorism. Many though that 24 was made to popularize this Bush’s choices, above all when you know the Joel Surnow’s poli tical ideas.

     

    Indeed, the 24 co-creator, jokingly called himself a “right-wing nut job,” is a friend of Cheney and Rush Limbaugh. For him not to use torture when lives are at stake would be immoral. http://www.newyorker.com/reporting/2007/02/19/070219fa_fact_mayer#ixzz1hqLFJYSz
     

    Others point out that “24” depicts the fight against Islamist extremism much as the Bush Administration has defined it: as an all-consuming struggle for America’s survival that demands the toughest of tactics. This would encourage the paranoia of the Americans.

    Another aspect of the right, ultra-nationalism ideas,  is the series highlights the sacrifice of individuals to a greatest good. In season 3, a terrorist would spread a deadly virus unless CTU kills a senior officer, the president orders Jack to kill him, what it does without protest or hesitation.
    As stated by Kiefer Sutherland, "Jack Bauer works with a sort of blind patriotism"

    Especially those who oppose the Bauer methods are irresponsible or corrupt characters. In season 4, a human-rights lawyer from a fictional organization called Amnesty Global is presented as helping a terrorist, and in 24 redemption, the United Nations man is a coward.

     These arguments are true but we had to look at the whole series. In fact 24 is much more nuanced on torture and politics.

    24 was the 1st series to present a black president (and many think
    he paved the way for Obama) President David Palmer is not only black, but Democrat and nearly perfect, his brother, although more wan, is also a good president.

     

    Other presidents of the series are Logan,  a WASP Republican and Nixon look-alike who proves to be a traitor, and Taylor, a woman, goes wrong in season 8. Thus, the two black presidents remain the only honest and competent in the whole series.

     

    But above all, the authors allow themselves to criticize the Bush policy ... in real time: in 2003, in Season 2, Palmer is pushed by his generals to attack the Middle East, yet he refuses before having the formal proof of their responsibility in a previous attack against the US, ie, exactly the opposite of Bush attacking Iraq as the same time the series is broadcast!


    As for the villains, they are far from being all Muslims: Serbs, Chechens, Mexican, but also American businessmen. In season 2, oil tycoons manipulate an Islamist group against the US, in season 5, the President himself is behind the attacks, in season 7 it’s a private US army, a copy of Blackwater, that threatens the country.

    In every season American help terrorists for money, while Muslims help Jack Bauer (S2,4,6,7). This culminates in season 7: Jack Bauer, dying, confesses to... an imam!!
     
    In the same season, the characters who critics Jack Bauer’s methods are just as patriotic (Renee, Larry ..) as him. And in seasons 7 and 8, Jack fights less for his country than to help those he loves (Almeida, Renee) His fight became more personal than political.

    For Kiefer Sutherland, himself a lefty, the series has been politicized by both the right and left. In fact, if 24 was only a right-wing propaganda show, it certainly would not have been such a worldwide success. The authors have sought above all quality and entertainment.

     

    And the political ambiguity of the series adds to its originality, it’s very different from this spy drama with their usual very vague policy framework. But 24 is not apolitical, it’s anchored in a very specific political reality, the post 09/11 traumatized America and 24 reflects for 9 years, real-time contradictions and changes in U.S. policy.


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  • Tout d'abord la justification de Jack à ses méthodes expéditives (saison 7)

     

    Saison 4: Jack torture tranquillou le mari de sa petite amie (ils sont séparés, dans 24, on torture, mais la morale est sauve wink2) Il se révélera innocent !

     


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  • Peu de fictions vont refléter aussi bien que la série 24 heures chrono, l'état d'esprit des américains après les attentats du 11 septembre.

    La série traite en effet directement de la lutte contre le terrorisme: l'agent fédéral Jack Bauer devant éviter les pires attentats contre les citoyens américains. La série est sombre, paranoïaque, violente, ne connait jamais de happy end mais va devenir, au cours de ses 9 ans de diffusion un phénomène culturel. Et son héros Jack Bauer est des personnages les plus iconiques de la TV.Or une grande partie de son immense popularité est  due au fait qu’il arrive au bon moment.

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    La 1° saison est diffusée 2 mois après le 11 septembre, dans un pays traumatisé car attaqué en son cœur pour la 1° fois. Ceux chargés de le protéger, CIA, FBI, ont failli. Quant aux ennemis, ils sont insaisissables :soit morts dans l’attentat, soit introuvables dans les montagnes afghanes. D’où un sentiment d’impuissance, de vulnérabilité, d’injustice.

    Jack Bauer va compenser tout cela, il va venger l’Amérique, car il fait son boulot, il est efficace. Il  règle rapidement les problèmes que le gouvernement américain lui, peine à résoudre. Avec lui, les méchants, quels qu’ils soient d’ailleurs, étrangers ou américains, sont punis et justice est rendue.

    Jack Bauer va donc devenir le symbole de la lutte contre le terrorisme. Alors que l’Amérique doute de sa puissance, Jack lui est toujours persuadé que ce qu’il fait est juste.

    Comme le précise Kiefer Sutherland, qui interprète Bauer avec une rare intensité: «dans un monde où les gens remettent beaucoup de choses en cause, leur idées politiques, leur façon de vivre, voilà quelqu’un qui sait qu’il peut faire des erreurs, mais qui est si persuadé que ses choix sont bons, qu’il s’y tient et agit».

    Le public  trouve donc en Jack le réconfort de voir un héros qui protège et sauve l’Amérique. Et il ne va pas être trop regardant sur ses méthodes. En effet pour Jack Bauer seul le résultat compte, "la fin justifie les moyens": il n'hésite donc pas à menacer, mentir... et torturer. Ceux qui pourraient  avoir des scrupules les ont oublié devant l'horreur des attentats.

    Quelques années auparavant, un héros qui torture, qui achève ses prisonniers, aurait été impensable sur une chaîne populaire (Fox TV c’est TF1 !) aussi impensable que le World Trade Center, orgueil de la puissance américaine, s’effondrant en quelques minutes !

    http://i679.photobucket.com/albums/vv159/aspasie79/miscell_88-1.jpg

    Les américains vont investir en Jack Bauer leurs peurs, leurs espoirs et leur mépris pour un gouvernement inefficace (qui aimerait bien d’ailleurs récupérer le personnage...). Car Jack se bat autant contre les terroristes que contre une administration incompétente ou corrompue.

    Il est, le plus souvent, seul contre tous et rejoint dans l’imaginaire américain le cow boy solitaire des westerns classiques (Ford, Daves…). Kiefer Sutherland le compare souvent à Shane (« l’homme des vallées perdues » de G.Stevens, un western très populaire aux Etats-Unis) un cavalier solitaire et las, habile au revolver, qui retrouve une famille, la défend, mais part à la fin.

     

    On peut aussi rapprocher Jack des flics bourrus comme l’inspecteur Harry, interprété par Clint Eastwood, qui lutte contre la pègre de San Francisco avec des méthodes aussi expéditives que celles de Jack.

    Jack Bauer est dans cette lignée, le nouvel héros de l’Amérique. Or chaque période a le héros qui lui ressemble. Jack est celui d’un monde où les limites sont devenus floues entre le Bien et le Mal, où l’ennemi est partout, et peut être n’importe qui (même le président !). Donc on lui pardonne sa violence, ses pires actes.

    D’autant plus qu’il n’hésite jamais à se sacrifier lui même, qu’il paie toujours le prix de ses choix ( c’est à cause de son boulot que sa femme a été tuée, que sa fille s’est éloignée, qu'il ne peut jamais avoir de vie amoureuse heureuse…).Tout cela le rend terriblement humain, et malgré son côté indestructible, le public peut s’identifier à lui plus facilement qu’à James Bond. Car Jack bauer semble évoluer dans un monde plus réel où les innocents se font tués régulièrement. Et s'il sauve l’Amérique, la fin de chaque saison (et de série) le montre toujours seul et désespéré. 

    Jack Bauer est le héros sombre d’une époque troublée.

    Le héros de notre temps.

    voir aussi Jack Bauer a tué Ben Laden

     

     


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  • Il est très à gauche Kiefer (surtout pour un américain...peut-être en fait parce qu'il est canadien !) Extrait d'une interview chez Charlie Rose (2007)

     

     

     


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    CR lui demande quelles sont ses opinions politiques ?

    Kiefer : c’est privé !! mais je crois que nous avons la responsabilité de nous occuper les uns des autres, donc quand on parle de sécurité sociale, c’est une évidence, les universités gratuites, c’est une évidence pour moi. Ce sont des idées plutôt socialistes, mais pour moi c’est le bon sens même. Je pense que les riches sont responsables des pauvres. On pourrait appeler ça du communisme, je ne suis pas d’accord, c’est du bon sens. Donc mes idées politiques sont à gauche.

    CR : donc vous devez avoir des problèmes avec vos amis parce qu’il y a beaucoup de débats sur la torture en Irak, à Guantanamo, Abu Ghraib ? 

    K :  Non, ce qui s’est passé à Abu Ghraib est un crime, et pas seulement un crime, quand une nation va dire à des gens comment vivre, ce qui est ce que nous faisons, parler de démocratie et de liberté comme nous le faisons, et ensuite agir comme ça, c’est inexcusable .

    CR : mais vous avez des problèmes avec ce que montre la série ?

    K : oui, c’est connu que la torture…vous pouvez torturer quelqu’un et il vous dira tout ce que vous voulez, vrai ou faux…la torture ne marche pas. Pour obtenir des informations il faut faire l’inverse, ça prend du temps. Et dans 24, qui est une série imaginaire, la torture est un ressort dramatique pour montrer que la situation est désespérée, et urgente, et que les personnages sont désespérés parce que le temps presse. Donc c’est un ressort dramatique, ça n’a rien à voir avec ce que nous pensons être bien ou mal. C’est une série TV.

     


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