• Traduction de l'article de TV guide où vous trouverez aussi l'interview de Kiefer http://www.tvguide.com/News/Kiefer-Sutherland-Confession-1031159.aspx link

     

     

     

    Dans The Confession, Kiefer Sutherland incarne un tueur professionnel dans une exploration du bien et du mal.

    Dans chacun des épisodes de 5 à 9 minutes, il confesse ses crimes à un prêtre. Des  flashbacks révèlent comment il est devenu un tueur de sang-froid en quête de rédemption.

     

    « (Le personnage) est fermement convaincu que les gens qu'il a tué le méritent et on a droit à un des plus grands débats moraux de tous les temps », a confié l'ex-star de 24 à TVGuide : « Il veut croire que le Bien existe et que les gens peuvent changer parce que je pense qu'il veut changer »

     

    Après avoir joué Jack Bauer pendant 8 saisons de 24, Sutherland connaît une chose ou deux sur les personnages moralement complexes. Mais y a t-il des ressemblances entre les 2 personnages? « Ils ont beaucoup de compétences en commun »dit Sutherland. « Mais il s'agit d'un méchant »

     

    167759 164322363614832 157267600986975 317403 5651497 n

     

    Sutherland et le producteur Chris Young de Digital Broadcasting Group, pensent que The Confession est du niveau de ce qu’on peut voir dans n’importe quel autre média

     

    « Nous avons vraiment essayé de faire le produit de la plus haute qualité, et je serais fier de le montrer au cinéma ou à la télévision. C’est aussi bon que n'importe quel film que j'ai jamais fait», dit Sutherland.

     

    Même John Hurt, qui joue le prêtre, a participé au projet sans avoir la moindre idée de ce qu’est une série web. «Je pensais :je ne sais pas de quoi vous parlez, mais nous savons tous que le monde du spectacle est en constante évolution et donc par conséquent, cela semblait logique »

     

    Traduction de la vidéo

     

    Vous êtes dans The Confession, une web-série qui est diffusée exclusivement sur Hulu. Parlez nous du rôle et du medium

     

    Kiefer : Une des choses qui est différente dans notre série, et qui la différencie de beaucoup d'autres web-séries, c'est qu'on a vraiment essayé d'avoir la plus haute qualité possible. Donc je serais fier que ce soit diffusé au cinéma, à la télévision et je crois que les gens seront très surpris de la valeur de la production cinématographique. D'après moi, c'est aussi bon que les films que j'ai pu faire. Ce qui est fantastique c'est que c'est gratuit. Tout le monde peut y accéder, on ne vous demande pas 5 ou même 1$. C'est totalement gratuit.

     

    - Parlons de la lutte de votre personnage entre être un homme qui veut croire mais qui n'a pas de cœur, pas de conscience par rapport à ce qu'il fait.

    K: Je crois que quand vous commencez à voir la série évoluer, vous réalisez qu'en fait il manipule la situation. Il veut croire. Il a eu une enfance très difficile et il veut croire que le bien existe, il veut croire que les gens peuvent changer parce que je crois qu'il veut changer. Et il a des justifications solides pour expliquer pourquoi il a tué ces personnes.

     

    - Il le voit comme un travail.

    K : Oui. Mais aussi, il pense réellement que les personnes qu'il a tuées le méritaient. C'est une des plus grandes discussions morales de tous les temps.

     

    - Qu'est-ce que vos fans verront dans cette interprétation, qu'ils n'ont peut-être jamais vu ?

    K : Eh bien, Jack Bauer était un gentil, lui c'est un méchant, bien qu'il possède beaucoup de compétences communes similaires. C’est un personnage très dur, et quand il craque, il y a plusieurs moments dans la série qui seront surprenants. C'est un personnage très dur, ça contrebalance très bien avec le personnage de John Hurt qui joue le prêtre. Il y a un très bel équilibre entre les deux interprétations.

     


    votre commentaire
  • Un homme entre dans le confessionnal d’une petite église et confie au prêtre «hier soir j’ai tué un homme, et je dois en tuer un autre ce soir »

     

    Ainsi commence The Confession, la nouvelle (mini) websérie de Kiefer Sutherland, qui a raccroché le gilet pare balles de Jack Bauer pour endosser le pardessus d’un tueur à gages.

     

    Composée de 10 épisodes (appelés chapitres) de 6 à 8 mn, The Confession a été diffusée, de mars à mai 2011, sur le site internet américain Hulu (non disponible en France, mais vous pouvez voir tous les épisodes en VOSTF sur ce blog)

     

    Il s’agit donc d’une web série, mais très ambitieuse car elle bénéficie d’un casting de choix (au côté de Kiefer, John Hurt interprète le prêtre), d’une photographie et d’un éclairage soignés, ainsi que de la musique de l’excellent Sean Callery, le compositeur de 24 heures chrono. Tout cela fait que The Confession est du niveau d’une bonne série TV traditionnelle.

     

     

    http://i679.photobucket.com/albums/vv159/aspasie79/vlcsnap-132490-1.jpg

     

     

    Mais le plus réussi reste l’intrigue, très complexe pour une format aussi court.

     

    Le tueur (Kiefer Sutherland) ne vient pas confesser ses crimes, comme on pourrait s’y attendre, il ne ressent aucune culpabilité, ne recherche pas le pardon, et affirme, au contraire, rendre la justice en éliminant des individus malfaisants qui méritent leur châtiment.

     

    Evidement le prêtre (John Hurt) tente de lui prouver que ce qu’il fait est mal, d’autant plus que le tueur lui annonce un autre meurtre pour le soir même.

     

    http://i679.photobucket.com/albums/vv159/aspasie79/vlcsnap-240001-1.jpg

     

     

    Il s’en suit un face à face puissant, un affrontement verbal violent mais murmuré, dans l’espace confiné du confessionnal.

     

    Chaque épisode est construit de la même façon : quelques minutes de dialogues entre le prêtre et le tueur où fusent les réparties, puis un flaslback, où on voit le tueur commettre ses crimes, et pour finir un cliffhanger qui tient le web spectateur en haleine jusqu’à l ‘épisode suivant.

     

    Les échanges théologiques entre le prêtre et le tueur, intenses et  très vifs sur le Bien et le Mal, le libre arbitre, la foi, la justice des hommes et de Dieu, constituent la partie la plus intéressante , ils sont, en plus, magnifiés par l’interprétation inspirée de 2 grands acteurs.

     

    Et sur ces échanges philosophiques planent 2 mystères : que cherche réellement le tueur ? puisqu’il n’a pas la foi « Dieu a une liste de crimes plus importante que la mienne » affirme-t-il , et quelle est l’identité de sa future victime ? évidemment on soupçonne que se pourrait bien être le prêtre, mais pourquoi ?

    Il faudra attendre les 2 derniers épisodes pour avoir la réponse.

     

    Les personnages sont également plus complexes qu’il n’apparaît au début.

    Le tueur froid, cynique et provocateur, laisse peu à peu la place à un homme révolté par l’injuste, meurtri par un passé que l’on devine douloureux.Quant au prêtre il avoue peu à peu ses secrets.

     

    Jusqu’à la révélation du 8° épisode, qui n’est pas sans rappeler les célèbres rebondissements de 24 heures chrono, et qui replace les relations prêtre/tueur dans une perspective toute nouvelle.

     

    La fin, qui ne se laisse pas deviner, est très réussie, et laisse présager une saison 2.

     

    http://i679.photobucket.com/albums/vv159/aspasie79/vlcsnap-70376-1.jpg

     

    A côté de cette très efficace joute verbale, les scènes d’action en flasback, sont plutôt faibles car banales : exécution, torture, on peine à s’intéresser à des histoires à peine ébauchées, même si les acteurs de 2° rôle sont tous excellents.

    Les 3 derniers épisodes, centrés uniquement sur l’affrontement dramatique entre les 2 hommes, sont d’ailleurs les meilleurs.

     

    En conclusion, l’ensemble est de grande qualité, mais The Confession se laissera mieux apprécié dans un format de téléfilm ou en version intégrale sur le DVD.

     


    votre commentaire
  • Un moyen sympa de réviser quelques notions de  philo : la morale, le devoir, la fin justifie-t-elle le moyens ?

     

    Jack Bauer est un agent fédéral américain, héros de la série 24 heures chrono, qui doit, en une journée, empêcher des terroristes de frapper les Etats Unis.

     

    Série d’action et de suspense, 24 heures chrono, pose également des questions philosophiques et morales, en effet son héros se trouve toujours confronter à des choix impossibles pour faire son devoir.

     

    Dans la saison 3, un terroriste menace de répandre un virus mortel à Los Angeles, si on ne lui livre pas, mort, le directeur de la cellule antiterroriste qui le poursuit. Jack Bauer exécute donc son chef d’une balle dans la tête. Il a certes conscience d’accomplir une mauvaise action, car il demande à Dieu de lui pardonner, mais pourtant, il n’hésite pas, car pour lui, son devoir est de sauver des milliers de vies.

     

    Dans la saison 7, il reconnaît avoir enfreint la loi en torturant un terroriste, mais se justifie en disant que cela lui a permis d’empêcher une bombe d’exploser dans un bus rempli d’enfants.

     

    La question est donc posée : peut-on tuer, torturer pour une bonne cause ? Jack Bauer fait son devoir : sauver des vies, mais ses actions sont-elles morales ? Jack Bauer est-il un héros ou un criminel ? car il emploie les mêmes moyens que ceux qu’il combat, seul le but est différent.

     

    Pour lui, tous les moyens sont bons pour accomplir sa juste mission : menace, torture, exécutions sommaires…Donc peut-on faire le mal, employer des moyens illégaux et immoraux,  pour aboutir au Bien, pour faire triompher ce qui est juste ? Bref la fin justifie-t-elle les moyens ?

     

    Pour Socrate, d’abord, on ne peut pas tout faire pour éviter une issue malheureuse :« Dans chaque situation périlleuse, il y a bien des moyens d’échapper à la mort, si on ose dire et faire n’importe quoi » (« Apologie de Socrate », Platon, IV° av.J.C)

     

    24-2 

    Pour le philosophe allemand Kant, la fin ne peut pas justifier les moyens. Dans les "Fondements de la métaphysique des moeurs» 1785, Kant dit que ce qui est bon n’est pas défini par son but, ni ses conséquences. Pour Kant, on doit faire le Bien pour le Bien, ni par intérêt, ni pour un but quelconque. Selon la morale kantienne, il faut agir de façon désintéressée, c’est à dire sans s’occuper des conséquences de ses actes.

     

    Mais qu’est ce qu’une bonne action pour Kant ? Ce n’est pas une action qui a un résultat positif. Pour Kant, comme pour Rousseau, l’Homme sait ce qu’est une action juste, car la conscience morale est innée.

     

    Kant précise qu’il suffit de se demander «peux tu vouloir que ta maxime devienne universelle » c’est à dire : quand je me demande ce que je dois faire, il faut que la solution que j’utilise puisse devenir un principe universel : ce que je veux pour moi actuellement doit être valable pour tout les autres tout le temps. C’est « l’impératif catégorique ».

     

    Donc quand Jack Bauer torture, pour que cette action soit juste, il faut qu’il pense que la torture doit être utiliser tout le temps avec tout le monde !

    Pour Kant, l’action du héros qui torture un terroriste pour sauver des vies est aussi mauvaise que celle du terroriste qui torture pour commettre des attentats, car la torture (ou le meurtre, ou le mensonge…) sont des actions mauvaises dans l’absolu.  Peu importe le but.

     

    Dans la saison 4, Jack Bauer capture un suspect qui connaît l’emplacement d’une bombe (nucléaire !) prête à exploser, mais qui refuse de parler, Jack s’apprête à le torturer, quand un avocat intervient et lui explique que c’est contraire à la Constitution, Jack lui répond « je respecte la Constitution mais ce sont des circonstances exceptionnelles »

     

    Mais Kant lui, dit le contraire, la règle morale, l’éthique, doit être valable pour tous les hommes en toutes circonstances, il n’y a pas d’exception à la loi morale (on peut d’ailleurs remarquer que les démocraties modernes condamne la torture quelque soit les circonstances).

     

     Mais pour Kant, il faut respecter l’Homme, en toutes circonstances, ce n’est pas une chose que l’ont peut utiliser, sacrifier, même pour une juste cause. Si on fait du mal à un homme on se fait du mal à soi même. C’est aussi ce que dit Platon dans le « Criton »

    Et c’est d’ailleurs ce qui arrive à notre héros, à la fin de la saison 4, la femme qu’il aime, le quitte, choquée part ses méthodes expéditives.

     

    Jack Bauer est donc un héros antikantien, il est en fait un symbole de la morale  utilitaire ou téléologique (de telos, le but en grec).

     

    Cette morale a été formulée par le philosophe anglais John Stuart Mill dans « L’Utilitarisme » 1861 : ce qui est juste et bien c’est ce qui est utile au bonheur de tous.

    Ce sont les conséquences qui permettent de juger l’action. Donc tous les moyens (même les pires) sont justifiés s’il s’agit d’augmenter le bonheur de tout le monde.

     

    La morale selon Mill, considère également le sacrifice d’un individu pour le bien du plus grand nombre, comme un devoir.

    Comme dit Jack Bauer, prêt à se sacrifier pour éviter des attentats dans la saison 6, « aujourd’hui je peux mourir pour quelque chose ».

     

    En cela Jack Bauer, est une représentation de la morale utilitariste, même si les conséquences pour notre héros sont celles décrites par Kant, puisque faire son devoir à n’importe quel prix le détruit peu à peu.

     

    Merci à Katia, ma collègue professeur de philo !

    Voir également pour plus de détails, le livre de Thibaud de Saint-Maurice « Philosophie en série » édition Ellipse


    http://i679.photobucket.com/albums/vv159/aspasie79/jack_green_gun-1.jpg

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Celle BA est unique puisque on y voit l'explosion de l'avion, scène coupée après le 11 septembre


    votre commentaire