• Jack Bauer: le héros de notre temps

    Une grande partie de l’immense popularité de Jack Bauer est aussi due au fait qu’il arrive au bon moment.

     

    La 1° saison est diffusée 2 mois après le 11 septembre, dans un pays traumatisé car attaqué en son cœur pour la 1° fois. Ceux chargés de le protéger, CIA, FBI, ont failli. Quant aux ennemis, ils sont insaisissables :soit morts dans l’attentat, soit introuvables dans les montagnes afghanes. D’où un sentiment d’impuissance, de vulnérabilité, d’injustice.

     

    Jack Bauer va compenser tout cela, il va venger l’Amérique, car il fait son boulot, il est efficace. Il  règle rapidement les problèmes que le gouvernement américain lui, peine à résoudre. Avec lui, les méchants, quels qu’ils soient d’ailleurs étrangers ou américains, sont punis et justice est rendue.

     

     

     

    Season8Promo-4Jack Bauer va donc devenir le symbole de la lutte contre le terrorisme. Alors que l’Amérique doute de sa puissance, Jack lui est toujours persuadé que ce qu’il fait est juste.

     

    Comme le précise Kiefer Sutherland «dans un monde où les gens remettent beaucoup de choses en cause, leur idées politiques, leur façon de vivre, voilà quelqu’un qui sait qu’il peut faire des erreurs, mais qui est si persuadé que ses choix sont bons, qu’il s’y tient et agit».

     

     Le public  trouve donc en Jack le réconfort de voir un héros qui protège et sauve l’Amérique. Et il ne va pas être trop regardant sur ses méthodes. Quelques années auparavant, un héros qui torture, qui achève ses prisonniers, aurait été impensable sur une chaîne populaire (Fox TV c’est TF1 !) aussi impensable que le World Trade Center, orgueil de la puissance américaine, s’effondrant en quelques minutes !

     

     

    Les américains vont investir en Jack Bauer leurs peurs, leurs espoirs et leur mépris pour un gouvernement inefficace (qui aimerait bien d’ailleurs récupérer le personnage...). Car Jack se bat autant contre les terroristes que contre une administration incompétente ou corrompue.

     

    Il est, le plus souvent, seul contre tous et rejoint dans l’imaginaire américain le cow boy solitaire des westerns classiques (Ford, Daves…). Kiefer Sutherland le compare souvent à Shane (« l’homme des vallées perdues » de G.Stevens, un western très populaire aux Etats-Unis) un cavalier solitaire et las, habile au revolver, qui retrouve une famille, la défend, mais part à la fin.

     

     On peut aussi rapprocher Jack Bauer des flics bourrus comme l’inspecteur Harry, interprété par Clint Eastwood, qui lutte contre la pègre de San Francisco avec des méthodes aussi expéditives que celles de Jack.

     

    Jack Bauer est dans cette lignée, le nouvel héros de l’Amérique. Or chaque période a le héros qui lui ressemble. Jack est celui d’un monde où les limites sont devenus floues entre le Bien et le Mal, où l’ennemi est partout, et peut être n’importe qui (même le président !). Donc on lui pardonne sa violence, ses pires actes.

     

    D’autant plus qu’il n’hésite jamais à se sacrifier lui même, qu’il paie toujours le prix de ses choix (C’est parce qu’il n’a pas respecté les lois internationales en pénétrant dans l’ambassade chinoise qu’il choisit de s’exiler, c’est à cause de son boulot que sa femme a été tuée, que sa fille s’est éloignée…).Et s'il sauve l’Amérique, la fin de chaque saison (et de série) le montre toujours seul et désespéré. 

     

     Tout cela le rend terriblement humain, et malgré son côté indestructible, le public peut s’identifier à lui plus facilement qu’à James Bond.

     

     Jack Bauer est le héros sombre d’une époque troublée

     

    Le héros de notre temps

     

     

     

     


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